La dernière épreuve de la journée était celle d'histoire de la magie. Avant de commencer à écrire sur son parchemin, Proserpine jeta un regard à Mike qui lui renvoya un beau sourire d'encouragement. Elle avait longuement inspiré puis, se calmant du mieux qu'elle le put, lut le sujet. Au fond de la pièce, le tableau de l'Érudit, leur professeur, posait sur ses élèves un regard détendu, presque guilleret. Son examen était de loin le plus facile puisque, même lorsque les réponses étaient fausses, il trouvait toujours le moyen de noter gentiment les élèves. Probablement personne, à part Proserpine, ne devait se sentir stressé à l'idée de finir sur cet examen là. Beaucoup étaient même déjà dans l'esprit des vacances qui allaient arriver dans quelques heures.
Proserpine fut incapable de répondre à toutes les questions mais ses révisions intensives portèrent leurs fruits et elle estima sa réussite à environ quatre-vingt pour-cents. Lorsque le dernier parchemin vola jusqu'au bureau du professeur Lovecraft, le second à surveiller la salle, pour se poser sur la pile qui était déjà formée, tous les élèves se levèrent comme un seul homme. Mike attendit Proserpine à la sortie et ils se dirigèrent vers l'extérieur avant que trop de monde y fût. Il prit sa mains dans la sienne, noyé par l'enthousiasme.
– Ça y est c'est terminé ! s'exclama-t-il.
– Oui je sais, sourit Proserpine.
– J'arrive pas à croire qu'on soit enfin vraiment en vacances, après tout ce temps !
– Tu penses avoir réussi ?
– L'histoire de la magie ? Ouais ça va. Rien ne peut être pire que l'étude des runes hier de toute façon.
Son père ne lui avait vraiment fait aucun cadeau, pensa-t-elle. Même s'il n'avait jamais été particulièrement sévère comme professeur, il n'empêchait que Ruber ne portait certainement pas Mike dans son cœur et que, la veille, il ne lui avait laissé passer aucune erreur. Lorsque Mike s'était trompé, mordu de stress lors de son oral, sur la quatrième rune élémentaire, il l'avait même vu noter TROLL en majuscules sur son parchemin.
« C'est encore un peu tôt pour lui dire qu'on est ensemble je crois. » avait-il dit juste après l'examen, l'air dépité. Proserpine avait acquiescé, sûre en son for intérieur que son père le savait déjà de toute façon. La plupart des élèves était au courant, puisqu'ils ne cherchaient pas à se cacher particulièrement, et si une rumeur courait sur sa fille et un Serpentard, Ruber ne pouvait qu'être au courant.
Ils s'assirent sur un banc et Mike chercha quelque chose dans sa poche.
– Je voulais attendre la fin des examens pour t'en parler donc... tiens regarde ce que j'ai reçu samedi dernier.
Proserpine prit le parchemin qu'il lui tendait et le lut d'une traite. Surprise, elle leva la tête.
– C'est une offre d'emploi ?
– Oui ! J'ai postulé il y a un mois pour travailler chez Zonko, et ils ont retenu ma candidature ! Je commence à travailler dès le mois de juillet. Pour six mois seulement pour l'instant mais ils m'ont déjà dit que ce serait reconductible.
– Et c'est vraiment ce que tu veux ?
Mike sourit.
– Oui je crois. Je suis pas un aussi bon magicien que toi, mais je suis sûr que je ferai un excellent vendeur. Puis j'adore l'ambiance de ce magasin.
– C'est une bonne nouvelle, je suis contente pour toi, répondit-elle sans enthousiasme.
Mike, habitué à sa froideur naturelle, l'embrassa pour la remercier, ce qui ne manqua pas d'attirer l'attention. Les regards curieux portés sur eux étaient encore nombreux, même après des semaines, mais ils avaient appris à les ignorer. Le looser de Mike Oliver avec la brillante Proserpine Bradbury, ça ne passait certainement pas inaperçu.
Bien vite, Romeo les rejoignit à son tour.
– Salut !
– Bonjour.
– Salut Romeo, dit Mike en lui serrant la main. Tu as réussi ?
– Moi ? J'en sais rien.
– Tu n'as probablement pas réussi, dit Proserpine sur le ton de l'évidence.
– Ouais... bah, tant pis !
Il s'assit à côté de Proserpine et sortit de sa poche quelques dragées qu'il leur proposa. Ils les refusèrent tous les deux.
– Et toi ? demanda Proserpine en se tournant vers Romeo. Qu'est-ce que tu comptes faire l'année prochaine ? Tu veux toujours travailler dans le café de tes parents ?
– Je crois que ma mère voudrait que je fasse des études d'abord. Des études moldues je veux dire. Quelque chose pour me « remettre à niveau », dit-il en mimant les guillemets avec ses doigts.
– C'est probablement une bonne idée.
– Ouais, tu devrais faire ça ! Tu as le temps avant de commencer à travailler.
– Mais moi j'aimerais travailler tout de suite. Pas besoin de faire des études, si ?
Mike et Proserpine échangèrent un regard.
– Je l'ignore, dit-elle simplement. Ça dépend de ce que tu veux faire.
– Pour ce qui est des moldus, je sais pas, dit Mike. Mes parents sont moldus donc je devrais m'y connaître mais je me suis toujours senti beaucoup plus à l'aise ici. L'été dernier j'ai même eu du mal à comprendre comment utiliser le téléphone de ma mère. Les patronus, c'est beaucoup plus pratique quand même.
Proserpine acquiesça, même si elle savait que jamais au grand jamais Romeo n'aurait réussi à réaliser un tel sort et que lui-même regrettait le sien, de téléphone.
Mike ne résista pas plus longtemps à un dragée surprise et en pris un dans la main de leur ami. Ils échangèrent tous les trois quelques banalités supplémentaires sur les vacances qui arrivaient ou sur le repas du soir qui promettait d'être particulièrement copieux. Puis Romeo se leva pour rejoindre Sandy.
– Il doit être en train de déstresser dans un coin tout seul. Je vais le rejoindre.
– Passe-lui le bonjour, dit Mike avec un grand sourire.
– Compte sur moi !
Proserpine n'était pas certaine qu'il eût saisi l'ironie.
– À tout à l'heure !
Mike le salua et, après quelques hésitations, Proserpine le suivit à l'intérieur, dans le couloir.
– Attends Romeo.
– Oui ?
– Je voulais te remercier.
– Pourquoi ?
Elle aurait simplement pu dire « pour tes conseils » ou « pour Mike » car forcé de constater que le peu qu'il lui avait dit l'avait grandement aidé. Mais à la place, elle dit :
– Pour ton amitié.
Romeo, un peu surpris, ne répondit pas tout de suite.
– Tu aurais pu me laisser tomber toutes ces années, continua-t-elle. Je ne t'en aurais pas empêché. J'ai même souhaité que tu le fasses pendant tout ce temps.
Il sourit.
– Mais je suis heureuse que tu ne l'ais pas fait.
Enthousiaste, il la prit dans ses bras, sans qu'elle n'y répondit. Il la lâcha en disant :
– On était amis, toi et moi ! Alors rien n'aurait pu changer ça.
Même pas le pire.
Il lui fit un clin d'œil et partit sans se retourner. Mike l'avait rejoint entre temps mais était resté en retrait. Alors qu'il s'apprêtait à lui prendre la main, une ombre fonça sur Proserpine, la faisant tomber en arrière. Elle mit un long moment à comprendre qu'il s'agissait de Julie et qu'elle pleurait dans ses bras.
– Prosy ! Prosy ! sanglota-t-elle. Si tu savais !
Proserpine lança un regard à Mike qui haussa les épaules. Julie s'écarta et planta son regard plein de larmes dans le sien.
– J'ai réussi ! hurla-t-elle. J'ai réussi !
– Réussi quoi ?
– Les examens !
Julie se calma un instant et essuya les larmes de bonheur qu'elle avait encore sur les joues.
– Je viens de parler à Bradbury. Il m'a dit qu'il avait consulté tous les autres professeurs et que... j'aurai probablement mes ASPICS !
– Comment est-ce qu'il peut le savoir ? On vient à peine de finir les épreuves.
– Oui il manque encore les résultats pour Lovecraft et l'Érudit mais il s'est montré très confiant pour moi. Si tu m'avais vu à l'épreuve de métamorphose : mon hiboux empereur était plus blanc que la neige elle-même ! J'ai trop géré !
Proserpine, peu expressive, prit un peu de temps à enregistrer l'information. Elle méritait vraiment d'être plaquée au sol uniquement pour ça ? Elle soupira et dit :
– Lors de notre dernière séance de révision il avait une couleur de chaussette sale, fit-elle remarquer.
– Oui mais cette fois-là, c'était par-fait ! Pile au moment où il faut. Si t'avais vu la tête de Schoemaker, il en revenait pas !
– Ça a dû le surprendre en effet.
Julie la prit de nouveau dans ses bras avec tant que de force que même Proserpine ne put s'empêcher une grimace. Mike se pencha vers elles.
– Tu lui fais mal McFly.
– Toi ta gueule ! Tronche de cake ! cria-t-elle dans sa direction, les yeux plein d'éclairs. Tu vois pas que je suis occupée avec mon amie ? Alors vas voir ailleurs si j'y suis !
– On est pas amies, souffla Proserpine.
Elle ne l'avait pas dit sur un ton de reproche mais comme une simple remarque. Julie s'écarta et la regarda de nouveau dans les yeux, les sourcils froncés.
– Tu t'es plus comportée avec moi comme une amie que toutes celles qui ont prétendu l'être pendant toutes ces années, récita-t-elle de façon solennelle. Tu as sauvé mon année.
– Tu exagères.
– Pas du tout ! s'exclama-t-elle. Tu as eu plein de fois l'occasion de laisser tomber, tu aurais pu te dire que j'étais trop stupide pour y arriver comme tous les autres qui pensent que j'ai deux de QI. Mais tu m'as aidée, jusqu'au bout ! Et même si j'ai quand même foiré potions, défenses contre les forces du mal, botanique et... arithmancie, un peu divination, et astronomie sûrement, Bradbury m'a dit que je compensais avec tous mes efforts dans les autres matières. Et ça, c'est uniquement grâce à toi.
Pour la première fois, Proserpine comprit vraiment où elle voulait en venir.
– Ça m'a fait plaisir de t'aider, dit-elle, se surprenant à le penser.
– Prosy tu es la fille la plus géniale que j'ai jamais rencontrée ! Faut absolument que je te présente à mes parents. T'es libre cet été ? Oh puis ils vont être dingues quand je vais leur dire que j'ai mes ASPICS ! Faut absolument que je leur envoie un hiboux !
Surexcitée, Julie se leva en un bond en marchant presque sur Proserpine qui était restée assise par terre et bouscula Mike au passage. Il aida sa petite amie à se lever et lui sourit, légèrement moqueur.
– Elle t'est vraiment reconnaissante cette fille.
– C'est complètement injustifié, répondit-elle en époussetant sa jupe.
– Tu es trop modeste. Je suis sûr que tu l'as beaucoup aidée.
– Elle partait de loin.
– Ton père a été sympa aussi de lui dire qu'elle avait réussi.
– Il devait savoir qu'elle faisait beaucoup d'efforts pour rattraper ses BUSES ratées.
Il fronça les sourcils.
– Tu crois que n'importe qui peut aller lui demander pour savoir ?
– Pas un Serpentard en tout cas.
Mike soupira. « Et c'est pas Emerald qui me le dirait à moi. » susurra-t-il entre ses dents. Puis, voyant que Proserpine ne bougeait pas, il se mit face à elle.
– Tu es sûre de ne pas vouloir lui reparler ?
Elle leva les yeux vers lui mais prit un temps pour répondre. Cette nuit-là, Proserpine lui avait tout raconté. Des détails, comme ce qu'elle faisait en vacances lorsqu'elle allait à la plage seule avec sa mère, mais aussi les moments les plus importants, comme l'enterrement où la dépression de son père. Elle lui avait raconté comme elle lui en voulait, comme elle jalousait même le professeur Carthaigh d'être plus proche de son père qu'elle ne l'était elle-même. Mike avait tout écouté, jusqu'au bout, presque sans rien dire, lui laissant choisir le contenu, les mots appropriés. À la fin, il avait essayé de la conseiller du mieux qu'il le pouvait, avec maladresse peut-être, mais non sans une certaine justesse. Il avait même dit quelque chose qui, pendant des jours, s'était répété en boucle dans sa tête :
« Tu sais, moi, c'est mon père qui ne veut plus me parler. » Sans être un reproche, elle avait compris le message : il lui restait un seul parent, et c'était elle qui décidait de s'en séparer, tandis que d'autres n'avaient pas vraiment le choix. Proserpine savait que sa situation familiale était compliquée. Lui aussi s'occupait d'une mère qui ne se comportait pas vraiment comme telle, toxique sur les bords. Il s'en moquait et dédramatisait la situation avec ses sourires et ses anecdotes un peu comiques. Proserpine comprit qu'il cachait derrière cela une souffrance bien réelle mais que la souffrance, comme le temps, ça s'égrainait au rythme des secondes. Qu'il fallait seulement accepter de la laisser partir.
La souffrance, comme la rancune, ça devait bien finir par partir.
– Tu crois que je devrais aller le voir ? hésita Proserpine.
– Personne ne te force !
– Je sais.
Elle fronça les sourcils.
– C'est quand même encore à moi d'aller vers lui, se plaignit-elle.
Parce qu'il l'aimait suffisamment pour accepter son départ. Elle le savait, elle l'avait compris en l'entendant discuter avec Flavia Mantis, mais ça restait toujours difficile. Au fond d'elle, dans un endroit qu'elle était seule à connaître, Proserpine attendait encore qu'il fît un pas vers elle.
Tout ce qu'elle souhaitait, c'était une impulsion de sa part.
– Proserpine.
Ils se tournèrent tous les deux vers Ruber qui, à quelques pas, posait sur eux son regard abscons habituel. Mike, envahi par la gêne, partit sans rien dire. Il ne lui avait jamais avoué, mais Proserpine le soupçonna d'avoir un peu peur de son père.
Ruber lui indiqua une salle de classe vide pour qu'ils pussent discuter tous les deux sans être dérangés. Elle le suivit, la mine accusatrice, ne pouvant s'empêcher de continuer à lui en vouloir. Il se tourna vers elle et dit dans un souffle.
– Tu feras certainement une très bonne auror.
Proserpine haussa les épaules.
– Pourquoi tu me dis ça ? Tu as eu mes résultats ?
– Non. Je n'ai pas besoin de les demander pour savoir ça.
Il soupira.
– Je l'ai su dès que tu m'as dit que tu voulais le devenir. Je le savais mais je n'ai rien dit.
Proserpine sentit ses yeux la piquer.
– Maman aurait été très fière de toi.
– N'importe quoi. Elle détestait la magie.
– Mais elle était déjà fière de toi, elle l'aurait été encore plus. Elle l'aurait été quoi qu'il arrive. Comme moi, maintenant.
Incapable de répondre, elle regarda ses pieds.
– Tu ne peux pas savoir ce qu'elle aurait dit, elle n'est plus là.
– Je le sais, Prosy. Crois-moi.
Puis il ajouta d'une voix hésitante qu'elle serait jamais la seule à entendre.
– Je sais qu'il aurait mieux valu pour toi qu'elle soit là à ma place.
Cette phrase lui fit l'effet d'un coup porté en plein ventre. Parce que ça, elle l'avait déjà pensé. Plus d'une fois. Elle l'avait pensé dès le départ de sa mère, car sur le moment n'importe qui d'autre aurait mieux valu qu'elle à ses yeux. Elle l'avait pensé toutes ces années durant, en sentant le dialogue qui ne se faisait pas.
Elle l'avait pensé si fort, avec tant d'acharnement et de colère. L'entendre l'admettre aurait dû la soulager.
Mais ce n'était pas le cas. Le manque de sa mère était toujours aussi difficile, il ne cesserait jamais vraiment de l'être, mais l'absence de son père le serait tout autant : elle l'avait été durant toutes ces années où il s'était muré dans le silence, loin d'elle. Sauf que sa mère ne reviendrait jamais. Son père, lui, était encore là.
Sans même réfléchir, elle se jeta dans ses bras et il la saisit en plein vol. Proserpine enfouit son visage dans sa veste et sentit son cœur battre contre sa tempe.
– Elle me manque, murmura-t-elle.
Des larmes lui montèrent aux yeux et, malgré le tissu qui couvrait sa voix, elle ne put décoller son visage de sa veste. Ruber lui caressa doucement le dos d'un geste tendre qu'il n'avait plus eu pour elle depuis longtemps.
– Et toi aussi tu me manques papa.
Ruber posa son menton sur le haut de son crâne.
– Je suis là Prosy, murmura-t-il. Je ne partirai plus, je te le promets.
Et il ne la laisserait plus partir loin de lui. Plus jamais. Ni par lâcheté ni par faiblesse.
– Je suis vraiment désolé.
Pour tout le mal qu'il lui avait fait. Pour l'avoir laissé grandir trop vite. Pour n'avoir pas su la protéger. Pour avoir gâché tous ces instants qu'ils n'avaient pas passés ensemble.
Ce temps-là ne pourrait plus être rattrapé. Mais le bonheur, comme les secondes qui s'égrainent, pouvait revenir au fur et à mesure des années. Pour cela, il n'était jamais trop tard. Peu importait le temps que ça prendrait.
Il suffisait d'une seule impulsion.
Ruber et Proserpine restèrent enlacés de longues minutes, comme ils ne l'avaient pas fait depuis la mort d'Ella, six ans auparavant. Puis, Proserpine retomba sur ses pieds. Ruber posa ses mains sur ses épaules et la détailla attentivement, elle fit de même.
– Je crois qu'il faudrait qu'on parte tous les deux, cet été, avant que tu entres à l'université.
– Oui.
– On a besoin de temps pour nous.
Proserpine était d'accord, plus que tout. Elle se doutait, comme lui, que rien ne serait réglé tant qu'ils ne discuteraient pas tous les deux. Tant qu'elle ne pourrait lui dire tout ce qu'elle avait sur le cœur, tant qu'il ne prendrait pas le temps de l'écouter. Tout ne pouvait pas s'arranger en une seconde.
Mais ça n'avait pas d'importance. Car, pour la première fois depuis ses douze ans, Proserpine eut de nouveau l'impression d'avoir une famille. Et même si elle ne contenait qu'un seul membre, celui-ci comptait pour elle.
Et, pour la première fois, elle fut certaine que cela était réciproque.
Proserpine et son père sortirent de la salle et marchèrent côte à côte.
– Tu veux dîner avec moi ce soir ? Pour fêter la fin de tes examens.
Proserpine sourit, le regard vidé par une trop forte émotion. Elle se sentait très calme, plus apaisée qu'elle ne l'avait jamais été. La lumière du soleil couchant, en plein dans son champ de vision, l'éblouissait ; mais ce n'était pas désagréable. Les vacances provoquaient dans l'air une odeur sucrée, plus agréable qu'à l'accoutumée, ou alors n'était-ce que son imagination.
– D'accord. Mais j'aimerais prévenir quelqu'un d'abord.
– Tu parles de Mr. Oliver ?
– Oui.
– Il y a vraiment quelque chose entre toi et ce garçon ? demanda-t-il, de subtils éclairs dans les yeux.
– Oui, répondit-elle sans chercher à mentir une seule seconde.
Ruber soupira et posa la main sur l'épaule de sa fille.
– Très bien.
Après tout, ce n'était pas très important.
– Il peut venir manger avec nous, s'il veut, proposa Ruber.
Proserpine sourit à la proposition de son père, envisageant avec plaisir l'idée de partager un repas avec deux des personnes qui comptaient le plus pour elle, même si celui-ci ne devait être composé que de silences gênés. Convaincre Mike ne serait pas facile mais elle essayerait.
L'univers tout entier de la famille Bradbury s'était effondré, cinq ans auparavant, mais rien ne leur empêcherait d'en construire un nouveau. Celui-ci renaîtrait peut-être même de ses cendres dans la chaleur de cet été qui commençait ; et cela pouvait bien commencer par un simple dîner.
Proserpine sourit à la proposition de son père, envisageant avec plaisir l'idée de partager un repas avec deux des personnes qui comptaient le plus pour elle, même si celui-ci ne devait être composé que de silences gênés. Convaincre Mike ne serait pas facile mais elle essayerait.
L'univers tout entier de la famille Bradbury s'était effondré, cinq ans auparavant, mais rien ne leur empêcherait d'en construire un nouveau. Celui-ci renaîtrait peut-être même de ses cendres dans la chaleur de cet été qui commençait ; et cela pouvait bien commencer par un simple dîner.
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FIN
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Chapitre 11 ←
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