Cher Ruber,
Je vous prie d'excuser mon absence au petit-déjeuner ce matin une fois encore. Souffrante, je resterai couchée toute la journée.
Je ne pense pas pouvoir être là pour vous dire au revoir. J'espère néanmoins que nous aurons l'occasion de nous revoir.
Liselotte relut le mot qu'elle venait d'écrire, n'ayant pas plus d'idées que la veille pour le finir. Les formules de politesse n'étaient pas son fort et, quoi qu'elle écrivît, elle trouvait toujours cela trop formel ou trop intime. Elle n'était pas intime avec Ruber mais ils n'avaient pas de relation purement formelle non plus. Ils n'étaient cependant rien l'un pour l'autre, alors c'était encore le moment de couper les ponts avec lui. Comment pourrait-elle s'immiscer dans la vie de cet homme frappée par la tragédie avec autant d'impertinence ? Liselotte l'avait bien vu, dès le départ, que Ruber n'était pas quelqu'un comme les autres. Il avait le regard de ceux qui ont vécu des choses terribles et qui ne voient plus le monde de la même façon, justement à cause de cela. À la façon dont son jeune collègue lui avait dit, pour sa femme, elle avait bien compris tout l'amour qu'il avait dû avoir pour elle – amour qu'il avait probablement encore. Le simple fait de se dire qu'elle essayait de rivaliser avec cette femme dont elle ignorait tout lui semblait ridicule. Ne plus parler à Ruber avait été pour elle comme une évidence. Le lendemain de cette triste révélation, elle s'excusait dans un petit mot de ne pas être présente.
Peut-être qu'elle fuyait, aussi, qu'elle fuyait le moment où ils auraient dû en parler. Le moment où elle aurait compris qu'une fille comme elle ne pourrait pas faire le poids face à un fantôme. Surtout, avait-elle honteusement pensé, en pensant que son pouvoir de demi-vélane ne marcherait jamais sur quelqu'un comme Ruber. Ludwig aussi l'aurait découragé à continuer, il lui aurait dit quelque chose comme « Mais dans quoi tu t'embarques ? Laisse tomber et trouve-toi un petit jeune. ».
Liselotte signa simplement de son prénom le mot qu'elle avait écrit, abandonnant l'idée – comme la veille – de mettre une formule de politesse appropriée. Elle le donna à la femme de chambre qui attendait dans le couloir et la pria de le donner au professeur Bradbury. Liselotte n'avait aucune idée de la façon dont il avait pu réagir en lisant son mot, la veille. Avait-il été déçu de ne pas prendre le petit-déjeuner avec elle ? Non, probablement pas. D'ailleurs il ne s'était pas inquiété de son état de santé, ne lui ayant rien répondu en retour et n'étant pas venu frapper à sa porte non plus. Ne plus la voir devait bien l'arranger, au fond. C'était un homme très occupé.
Liselotte se sentait véritablement nauséeuse, finalement. Sans prendre la peine de s'habiller, elle retourna se coucher.
– Tu n'es pas encore prête ?
Ludwig s'énervait rarement. Cette fois encore, il était calme.
– Dépêche-toi ! s'exclama-t-il en tapant ses gants l'un contre l'autre pour en enlever la neige. On part dans dix minutes.
– Où ça ?
– Mais à la finale ! Enfin, Liselotte, réveille-toi. Ça ne te ressemble pas d'être si distraite. Tu n'as rien de plus élégant que ça ? demanda-t-il en poussant la porte de sa penderie avec son pied.
– Je n'ai pas pu prendre toutes mes affaires avec moi, s'excusa-t-elle en se brossant les cheveux avec lenteur, trop fatiguée pour être affolée par son propre retard, le regard perdu sur les fleurs cloches de neige qui décoraient sa coiffeuse. Je dois avoir une jupe qui ferait l'affaire.
Ils discutèrent pour voir quelle tenue serait la plus belle devant les photographes. Petit à petit, Liselotte commença à se souvenir de ce qu'elle était censée faire ce jour-là – voir le directeur de Poudlard, lui-même en finale du tournoi des duels, lui serrer la main et le féliciter pour toutes ses mesures à l'intention des créatures magiques. Assister éventuellement à la finale après cela et enfin revenir ici.
Après que Ludwig eut la délicatesse de se retourner pour la laisser s'habiller, ils quittèrent l'auberge à pied, offrant à Liselotte un bain de foule qui la ramena brutalement à la réalité. Obligée de sourire continuellement, de serrer les mains et de signer les livres de tous les fans qu'elle croisait, elle peinait à faire deux pas sans être arrêtée par quelqu'un. Elle comprit alors pourquoi Ludwig était venu la chercher aux premières heures du jour – depuis le début il avait prévu de prendre du temps pour faire la faire marcher dans les rues de Londres comme une publicité ambulante. C'était prévisible, il n'avait pas eu besoin de lui expliquer d'ailleurs. Bien que fatiguée par cet exercice, elle ne lui en voulait même pas.
– Vous êtes si belle, Madame ! complimenta une jeune fille qui n'avait probablement pas plus de quinze ans.
– Merci, toi aussi tu es très jolie, répondit Liselotte en se disant que cette demoiselle était beaucoup trop jeune pour lire les livres romantico-érotiques de Burnette.
Elle espéra qu'un jour elle n'aurait plus besoin d'y poser sa signature.
Quand ils arrivèrent sur les lieux du tournoi, Ludwig passa son bras sous le sien et l'excusa auprès de ses fans de devoir l'enlever. Il se dirigèrent vers l'entrée et Liselotte sentit des bourdonnements envahir son crâne. À l'extérieur ne restèrent que ceux qui n'avaient pas de ticket pour assister à la finale. Le tournoi avait lieu dans un hôtel qui avait été réaménagé exprès pour l'occasion : ils traversèrent un long couloir dont le plafond représentait le ciel d'hiver – Ludwig lui expliqua brièvement que la même chose existait à Poudlard. Ils arrivèrent dans un grand salon qui accueillait normalement les clients pour déjeuner et qui était désormais dédié aux duels. Au centre une estrade accueillait les duellistes et, à chaque extrémité, un croissant de lune avait été dessiné pour indiquer leur position de départ. Alter et Heatus Bumblebee se tenaient au centre de cette estrade, indifférents à l'agitation autour d'eux, il n'avaient pas l'air d'échanger la moindre parole. Les voir tous les deux rendit Liselotte légèrement mal à l'aise tant ils ne semblaient pas s'apprécier. Autour d'eux, des centaines de spectateurs encore debout discutaient et lançaient des serpentins avec leur baguette, verts pour Heatus et violets pour Alter.
– Ça va bientôt commencer, murmura Ludwig sans mesurer son enthousiasme. Tu passes en première, juste après le discours de présentation. He, tu m'écoutes ? Mais qu'est-ce que tu cherches ?
Liselotte sourit, embarrassée, et rassura son ami. « Je t'écoute » lui dit-elle. Elle ne pouvait pas lui avouer qu'elle vérifiait si le vice-directeur de Poudlard n'était pas là lui aussi. De ce qu'elle avait vu, ça ne semblait pas être le cas. Il y avait quelques jeunes gens qui n'avaient pas enlevés leurs échappes ni leurs capes avec l'écusson de Poudlard dessus, mais il n'était pas avec eux. Probablement était-il en train de régler un autre problème pendant que tout le monde s'amusait.
Son ventre se serra et elle entendit à peine Ludwig lui reprocher sa mine terne en ce jour de fête. Passé un moment, elle constata même la présence de Cornelia Burnette à la gauche de son agent, l'air aussi guindé que d'habitude. Elle ne lui avait pas dit bonjour en arrivant et Liselotte oublia elle-même de le faire.
Un homme dans un coin de la salle habillé comme un chef d'orchestre invita tout le monde à s'asseoir d'une voix de haut parleur.
– Nos places sont là, indiqua Ludwig en invitant Liselotte à s'asseoir sur un siège au premier rang.
Les deux frères duellistes étaient restés sur l'estrade mais, contrairement à précédemment, échangeaient quelques mots. Une fois que tout le monde fût assis, le maître de cérémonie dont la voix, aidée par un sort d'amplification, portait dans toute la pièce, se présenta.
– Je suis Philibert Ametton, propriétaire de l'hôtel Ametton, et je vous souhaite la bienvenue à tous à la finale du quinzième tournois de duels ! s'exclama-t-il, attendant quelques secondes que les applaudissement se turent. Et vous le savez, cette année est particulière car pour la première fois, nous accueillons avec nous l'école de Poudlard ! Vous pouvez les féliciter pour leur enthousiasme pendant toute cette semaine. Applaudissez-les chaleureusement !
Liselotte le fit sans réfléchir, un peu perdue dans ses pensées, si bien que Ludwig dut tapoter sa cuisse pour lui intimer d'arrêter. Le présentateur continua à parler sans qu'elle y prêta attention et l'enthousiasme des spectateurs lui provoqua de nouveaux bourdonnements dans les oreilles.
Elle se réveilla lorsque, probablement après avoir présenté les deux finalistes qui se tenaient toujours sur l'estrade, le présentateur prononça son nom précédé de « Une prestigieuse invitée ». De nombreux applaudissements s'en suivirent et Liselotte se leva pour saluer la foule.
– Venez ! l'invita monsieur Ametton de manière faussement improvisée. Vous avez sûrement quelque chose à dire à nos deux finalistes ?
Liselotte, habituée à cet exercice, se rapprocha de l'estrade en lançant de jolis sourires, comme elle.
Elle fit la bise aux trois hommes, comme il était coutume de le faire chez elle, et serra ensuite les mains de Heatus Bumblebee avec convivialité.
– Quelle joie de vous rencontrer, professeur, dit-elle. On m'a tant parlée de votre si magnifique école, et j'ai moi-même pu voir vos très talentueux élèves à l'œuvre.
– Je vous remercie.
– C'est moi qui vous remercie, au nom de toutes les créatures magiques d'Angleterre et du monde entier qui, comme moi, subissent des discriminations au quotidien. Ce sont les gens comme vous qui permettent une plus grande ouverture d'esprit sur notre condition.
Le directeur de Poudlard eut un sourire charmeur qui énerva Liselotte, pensant encore à Ruber.
– Je vous félicite également pour toutes les créatures magiques diplômées grâce à vous, continua-t-elle de sa voix la plus élégante possible. Vous pouvez en être fier !
Heatus Bumblebee s'inclina légèrement pour répondre aux applaudissements tonitruants du public. Liselotte se mit à côté de lui et sourit aux flashs qui l'éblouissaient.
Quand enfin ses yeux purent de nouveau discerner les visages du public, son souffle se coupa. Il était là, dans le fond. Ruber Bradbury.
Sa façon de la regarder lui transperça le cœur. Sans même réfléchir, elle descendit de l'estrade et le présentateur sembla prendre cela comme une invitation à commencer la finale. Liselotte ignora sciemment Ludwig qui s'attendait à ce qu'elle revînt s'asseoir et dépassa la foule pour sortir de la pièce. Elle n'avait même pas osé aller vers lui, elle ressentait seulement le besoin irrépressible de partir, de fuir tout simplement. Tandis qu'elle poussait la porte, la foule se mit à hurler et des serpentins glissèrent jusqu'à ses pieds.
Il l'avait vu. Il l'avait entendu dire n'importe quoi, se positionner en victime et caresser dans le sens du poil un homme qu'elle n'appréciait pas. Qu'il sût qu'elle était célèbre ou qu'elle n'était pas vraiment malade la laissait complètement indifférente. Mais il n'aurait jamais dû la voir comme ça. Elle n'était pas ça, elle n'était pas cette personne-là.
Ils n'auraient jamais dû se revoir.
– Liselotte, attendez.
Dans le couloir absolument vide, la présence de Ruber remplit tout l'espace. Depuis le salon, les cris et des acclamations résonnèrent dans un bruit sourd, presque surréaliste. L'attention du monde magique était concentrée sur cet événement mais ici, ils n'étaient que tous les deux.
Elle n'osa pas se retourner et s'arrêta simplement, les mains tremblantes. Il se rapprocha avec lenteur mais garda une distance qu'elle comprit respectable, même de dos.
Il dit alors, d'une voix grave mais posée, comme elle l'était toujours.
– Vous m'avez menti.
Liselotte se retourna, les yeux un peu humides, la bouche un peu sèche.
– Oui je sais ! dit-elle de façon bien trop forte. Je n'aurais jamais dû dire que je subissais des discriminations, c'était idiot ! Je n'en ai jamais subi et... c'était stupide. Je m'en veux.
– Je ne pensais pas à ça.
– Et ce Bumblebee, comment pourrait-il être fier de ses élèves alors qu'il ne s'occupe jamais d'eux ! C'est vous qui faites tout, ce sont vos élèves à vous. Je n'aurais jamais dû dire ça non plus.
Sans qu'il pût ajouter quoi que ce soit, elle tourna les talons, de faibles larmes au bord des cils.
– Je ne pensais pas ce que je disais !
– Liselotte !
Avant qu'elle put partir et lui échapper, Ruber lui saisit le bras, l'arrêtant dans son élan. Incapable de se tourner vers lui, Liselotte serra le poing, honteuse. Ils ne s'étaient rien passés entre eux, ils n'étaient rien l'un pour l'autre, alors pourquoi lui faire gaspiller de son temps ? Elle avait honte.
– Vous m'avez dit que vous étiez malade.
– Je suis désolée.
Elle osa enfin affronter son regard et vit, finalement, quelque chose qui ne ressemblait pas même de loin à un reproche. Comme s'il se posait sincèrement la question, qu'il souhait vraiment savoir pourquoi elle ne s'était pas présentée au café.
– Je me suis dit que ce n'était pas important, mentit-elle, persuadée que lui le pensait réellement. Et vous l'avez vu, ma vie est compliquée.
Du salon, des applaudissements plus forts encore que les précédents retentirent.
– La mienne aussi, répondit-il.
– Oui je sais, souffla-t-elle en se libérant de son emprise. Je sais...
Tout cela avait dû être vain.
– Pourquoi vous m'évitez ?
La franchise de sa question la désarçonna. Elle hésita longuement.
– Je ne vous évite pas, articula-t-elle lentement. Je suis seulement... occupée.
Liselotte se demanda s'il allait répondre ou lui poser une autre question mais il se contenta de la fixer. Il semblait concentré, réfléchissant peut-être sur l'attitude adopter. Liselotte se frotta les bras et supposa, en voyant le plafond d'où tombait une folle tempête de neige, que le froid venait de là.
Passé de longues secondes sans qu'il ne dît rien, elle supposa qu'il était temps pour elle de repartir.
– Je suis heureuse de vous avoir rencontré mais je dois y aller.
– Vous comptez vous en aller ? demanda-t-il en attendant sincèrement la réponse. Et la finale ?
Liselotte sourit bien tristement.
– Je me fiche de cette finale.
Son regard rencontra celui de Ruber.
– Moi aussi, soupira-t-il. Vous voulez aller boire quelque chose ?
– Je ne... je ne préfère pas, s'excusa-t-elle, un trou au cœur.
– Vous avez un problème avec moi ?
– Non ! Bien sûr que non...
Il avait cette manière de la regarder qui la troublait toujours autant.
– Mais j'ai appris... pour votre femme. Cela ne me regardait pas j'en suis désolée. Mais je... je voulais savoir, enfin je ne pouvais pas deviner.
– Vous auriez pu me demander directement, fit-il remarquer.
– Oui, vous avez raison. C'était indélicat de ma part, et je n'aurais pas dû vous cacher que j'étais au courant.
– C'est pour ça que vous ne vouliez plus me parler ?
Liselotte n'osa rien dire et haussa les épaules, gênée. Depuis le salon, les acclamations n'avaient pas cessé.
– Vous n'avez rien à voir avec ma femme.
Cela lui fit le même effet qu'une flèche tirée en plein ventre. Liselotte eut un léger mouvement de recul, sonnée. Bien sûr, qu'elle n'avait rien à voir avec elle ! La femme qui avait pu épouser Ruber devait forcément avoir été magnifique, intelligente, sincère, avait fait un travail honnête et été une bonne mère. Évidemment qu'une fausse auteure de mauvais livres n'ayant pour elle qu'un pouvoir de demi-vélane ne pouvait pas faire le poids face à elle.
Comment avait-elle pu le croire ?
Sans même l'avoir vu faire, il avait sorti une photo de sa poche et il l'invitait désormais à la prendre pour la regarder. Liselotte le fit, sans comprendre, et dit presque immédiatement.
– Elle ne bouge pas ?
– C'est une photo moldue.
– Ah, d'accord.
Au centre, une femme d'une quarantaine d'année enfilait un manteau à une petite fille. Liselotte en eut le souffle coupé : la jeune fille, qui devait avoir environ dix ans, avait le même regard que Ruber. Il était moins dur, moins masculin, une certaine candeur de l'enfance y persistait encore, mais la ressemblance était frappante. Sa fille regardait l'objectif avec une impassibilité qui la troubla. Passé cet instant, Liselotte s'attarda sur la femme de Ruber. Petite, aux cheveux raides et courts, elle avait une silhouette banale et une mine un peu renfrognée.
Liselotte se demanda pourquoi, de toutes les photos qu'il devait avoir d'elles, c'était celle ci qu'il gardait. Elle la lui rendit et réalisa alors que sa main tremblait légèrement.
– Je préfère garder cette photo avec moi.
La façon dont il avait formulé cela lui laissa une impression étrange. Il aurait pu « Je ne m'en sépare jamais » ou « Je l'ai toujours avec moi » mais il avait simplement dit « Je préfère », comme si, quelque part, il s'agissait d'une obligation, d'un fardeau, d'une façon de se pardonner quelque chose. Pourtant il l'aimait profondément, cela se voyait, son absence marquait tous les traits de son visage.
Ruber rangea la photo dans la poche intérieure de sa veste, celle qui reposait toute la journée sur son cœur. Puis, d'une voix bien trop sèche pour l'occasion, il ajouta :
– Vous n'avez rien à voir avec elle. Vous êtes beaucoup plus souriante.
Ça n'avait pas l'air d'être un compliment. Pourtant, ça l'était peut-être bel et bien, malgré tout.
– J'apprécie beaucoup votre présence, Liselotte.
Dans le salon, un brusque chaos fit trembler la porte qui les en séparait. Les applaudissements et le cris furent si forts que, pour la première fois, l'attention de Liselotte s'y reporta. Son cœur battait à tout rompre dans sa poitrine et les paroles de Ruber tournaient en boucle dans sa tête. Qu'était-il en train de lui dire ? L'appréciait-il vraiment ou aimait-il seulement discuter avec quelqu'un qui n'était pas son collègue ? Cela avait-il vraiment une importance, au fond ?
Il n'y avait pas de mal à passer des moments agréables avec quelqu'un. Personne n'en finissait blessé. Et passer des moments agréable avec quelqu'un, voilà des années que Liselotte n'y avait pas eu droit. Elle n'était pas bien certaine de désirer tellement plus, au fond.
Dans le salon, les exclamations du public se firent plus calme et le présentateur prit la parole, certainement pour annoncer le nom du gagnant. Liselotte vint à la droite de Ruber, sans lâcher la porte du regard.
– Nous devrions y aller, avant que tout le monde ne sorte et nous voit. Je pense que ni vous ni moi n'y tenions.
– Effectivement.
– Si vous acceptez, nous pouvons transplaner dans ma chambre d'hôtel, nous y serons tranquille pour boire un thé. Je ne tiens pas à me montrer en public.
Ruber, qui s'était également tourné vers la porte, sembla hésiter.
– Vous êtes une personne célèbre ? demanda-t-il si simplement que Liselotte ne put s'empêcher de sourire. Vous faites attention à ce qu'on pourrait dire de vous ?
– Oui en effet... admit-elle faiblement. Je ne voudrais pas qu'on vous mette dans l'embarras en prétendant que vous êtes mon amant ou... quoi que ce soit d'autre.
– Je comprends.
Puis, sans rien ajouter, il prit sa main pour pouvoir transplaner.
Liselotte sourit et saisit sa veste de sa main libre. L'esprit léger, elle transplana jusque dans sa chambre d'hôtel. Après réflexion, Ruber préféra tout de même boire un café plutôt qu'un thé.
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Chapitre 2 ←
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